mercredi 16 septembre 2015

Une braise sous la cendre - Sabaa Tahir


Résumé : 

"Je vais te dire ce que je dis à chaque esclave qui arrive à Blackcliff : la Résistance a tenté de pénétrer dans l’école un nombre incalculable de fois. Si tu travailles pour elle, si tu contactes ses membres, et même si tu y songes, je le saurai et je t’écraserai."

Autrefois l’Empire était partagé entre les Érudits, cultivés, gardiens du savoir, et les Martiaux, armée redoutable, brutale, dévouée à l’empereur. Mais les soldats ont pris le dessus, et désormais quiconque est surpris en train de lire ou d’écrire s’expose aux pires châtiments. Dans ce monde sans merci, Laia, une esclave, et Elias, un soldat d’élite, vont tout tenter pour retrouver la liberté… et sauver ceux qu’ils aiment.


Ce que j’en pense : 

Je vais vous dire quelque chose d’étrange… Parfois je commence un livre et dès les premières pages je sais, et même je sens, que je vais adorer. J’ai ces petits frissons dans le ventre qui me font savoir que je m’apprête à plonger dans une fantastique aventure. J’essaye toujours de faire traîner ces livres là, de faire durer le plaisir. Je vis ces ouvrages différemment des autres et c’est donc ce qu’il s’est passé avec Une braise sous la cendre. Je ne savais pas à quoi m’attendre puisque je n’avais lu aucun avis le concernant mais… mon dieu tout simplement. 

L’Empire fut, dans le temps, une société faite d’égalité et d’échange. Séparé en plusieurs « castes », les cultivés, les érudits, les gardiens du savoir et les martiaux, tout semblait préparer ce monde à un avenir radieux. Cependant les martiaux, des soldats sur-entraînés pour défendre l’Empire, ont fini par prendre le dessus sur tous les autres. Écrasés par cette suprématie, la population vit maintenant sous la joug de l’armée et la culture est tout simplement prohibée. Quiconque est surpris à écrire ou lire, est accusé de trahison et sévèrement puni… L’Empire, devenu une société faite de brutalité, de peur et de dangers, cache pourtant bien des secrets et la Résistance guette. C’est ainsi que Laia, une jeune fille ayant toujours fait son possible pour rester plus discrète que discrète, se retrouve malheureusement entraîner au sein d’une bataille qui n’est pas la sienne. Devenue esclave à Blackcliff, elle sait que le pire l’attend. Elle n’est pas prête, elle ne comprend pas mais elle sait qu’elle doit se battre pour sa vie, et peut-être même pour ce qu’elle croit être la solution. Elias est lui aussi confronté à des choix. Ce soldat d’élite, promis à un avenir radieux, va devoir lui aussi se battre pour ce qu’il croit bon. Rien ne pouvait prédire ce qu’il se passerait, rien n’aurait pu rapprocher Elias et Laia, pourtant dans ce monde fait d’injustice le hasard fait parfois bien les choses. Ces deux êtres que tout oppose vont devoir faire face à tout un monde. 

Ah mon dieu les personnages. Comment en parler ? Comment leur rendre justice ? Ça va être compliqué. TRÈS compliqué. Commençons par Laia, cette jeune fille appartenant aux Érudits, mais qui ne connaît que la répression depuis toujours. Au départ rien ne la promettait à ce tragique destin, c’est un peu par hasard qu’elle se retrouve entraîné dans une bataille qu’elle tentait d’éviter depuis toujours. Laia est une jeune femme à laquelle je me suis très vite attachée tout simplement parce qu’elle m’a parut pleine de crédibilité. Elle a peur, dès le début on ressent cette peur en nous. Elle n’essaye pas de jouer à la plus courageuse, elle tente juste de sauver sa peau, de combattre la peur qui l’écrase face aux évènements. Pourtant plus on avance dans le livre, plus on découvre une personne qui fait face. Qui dépasse sa peur, qui dépasse tout ce qu’elle ressent, qui essaye de survivre dans un monde qui la dépasse. Son évolution est extraordinaire, j’ai adoré la voir avancer et cela malgré ce qui lui arrive. Reléguée au rang d’esclave, elle n’a plus rien à perdre. Pleine de réalité, elle garde cette peur en elle mais apprend progressivement à la maîtriser, tente le tout pour le tout, essaye de gagner une liberté rêvée. Face à elle nous avons Elias, son opposé. Ce jeune homme fait partie des soldats d’élite. Il est sur le point de devenir la crème de la crème, pourtant il est mal dans sa peau. Il n’accepte pas son rôle, sa place, ce qu’on attend de lui… Et mon dieu quelles attentes… Il ne rêve que de liberté. Même si sa place est tout en haut de la chaîne, contrairement à Laia qui est tout en bas, il souhaite plus que tout fuir l’Empire et toutes ces règles qui lui sont imposées. Il exècre ce que tous pensent qu’il va devenir. Il en vient même parfois à se détester. Il sait que cette liberté nécessite des sacrifices mais il est prêt à tout, comme notre héroïne. Il est juste tellement charismatique, on est obligé de l'aimer, de l'adorer, de le trouver touchant. Bref il est parfait. Ils sont totalement différents, leur vie est différente, leurs destins sont différents et pourtant ils semblent voués à se rencontrer. L’alternance entre leurs points de vue nous permet d’apprendre à vraiment les connaître, aucun ne prend le dessus sur l’autre et surtout cela entretient un véritable rythme. En plus de passer d’un personnage à l’autre, de stresser, d’être dans l’attente et l’espoir que tout se passe bien, on attend irrésistiblement le moment de LA rencontre. Dès le départ cette frustration de les savoir inconnu l’un à l’autre nait. On a envie qu’ils se croisent, qu’il s’aperçoivent, que leurs histoires finissent par s’entremêler… Franchement ce n’est pas la première fois qu’on est dans cette configuration. Suivre deux héros qui vivent des aventures séparées, alterner entre l’un et l’autre, ce n’est pas nouveau, j’ai déjà pu rencontrer ces schémas là. Mais jamais cela ne m’a autant frustrée, autant touchée. J’avais envie de lire le livre le plus vite possible pour savoir QUAND et en même temps je voulais prolonger le plaisir de la lecture. Paradoxal ! Nous avons donc deux héros très attachants, qu’on apprend à connaître, qu’on suit, qui nous font passer par milles émotions. Mais à côté il y a aussi des personnages secondaires vraiment touchant aussi. Les amis soldats d’Elias, les amis de Laia, la résistance, etc. Deux mondes, que tout oppose et pourtant… J’ai vraiment apprécié ce panel de protagonistes qui apportent tous beaucoup à l’histoire, à l’intrigue et surtout aux héros. Sans eux rien n’aurait été pareil… Il y a bien évidemment aussi des personnages détestables, et l’auteure n’a pas fait les choses à moitié ! Certains soldats me donnaient des envies de meurtres. Je les voyaient prendre plaisir au malheur des autres, à la douleur de ceux qu’ils considèrent comme inférieur et cela m’horripilait tout simplement ! Et à la tête de tout ça il y a bien évidemment la Commandante. Fascinante. Fascinante par sa brutalité, sa méchanceté, sa froideur, mais aussi son mystère. Je l’ai détesté et en même temps je voulais en savoir plus sur ce personnage plein de complexité. 

Je stoppe sur les personnages parce que sinon ce n’est pas une chronique que je vais vous écrire, mais un livre ! Concernant l’intrigue et l’univers, un seul mot pour qualifier tout ça : PARFAIT. On se laisse entraîner par la plume de l’auteure dans les aventures de nos deux héros, l’alternance des points de vue entre les chapitres rythme parfaitement l’ensemble du roman. Et surtout Sabaa Tahir manie très bien sa plume, en plus d’avoir une écriture très fluide, elle sait comment rendre le lecteur fou. Chaque fin de chapitre est horrible. On ne peut pas lâcher l’ouvrage, on a besoin de savoir, d’en apprendre toujours plus ! C’est terrible. Terriblement addictif mais terrible. On suit donc Laia et Elias dans leur quête de liberté, face au danger, confrontés à la peur, aidés par certains, en fuyant d’autres. Ce livre est un peu comme une course effrénée. Chaque page nous laisse le souffle court. La violence est présente partout, ce n’est pas un livre doux, tendre, aseptisé. Ici certains passages peuvent être cru, plein de violence, de peur. Cette violence ne se précise pas seulement dans les actions, elle est aussi présente dans les paroles, dans le contrôle des autres, dans la façon dont fonctionne toute cette société. C’est juste merveilleux. L’univers est juste parfait, un mixte entre fantasy et dystopie. Il est aussi sombre que les émotions de ce livre, mais aussi haletant que l’intrigue. On s’imagine parfaitement les lieux dans lesquels on évolue. Rien n’est laissé au hasard, le moindre détail joue un rôle, parfois crucial. 

Bon j’écoute un peu ce pavé histoire de ne pas trop vous ennuyer mais JETEZ VOUS DESSUS. Il sort dans un mois, précisément le 15 Octobre. C’est LA sortie à ne pas rater ! Vraiment faites moi confiaaaance. Je veux la suite, je veux déjà le relire, j’ai tout ressenti en lisant Une braise sous la cendre

Je remercie Marie et les éditions Pocket pour cette lecture ! 


Une braise sous la cendre de Sabaa Tahir aux éditions Pocket Jeunesse (15 octobre 2015 - 524 pages). 

8 commentaires:

  1. Ce roman me tente tellement ! *-*

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  2. Tu me donnes super envie de le découvrir :o !

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  3. Wahou, ta chronique est super longue et donne vachement envie ! J'espère que l'histoire me plaira, si jamais je craque pour ce livre :')

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    1. J'espère que tu vas le lire car il vaut vraiment le détour comme tu le verras :-)

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    2. Tu me diras si tu as craqué :P

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  4. Ce livre me tente beaucoup ! Ton avis m'a conforté dans mon idée :) Ravie de savoir qu'il t'ait plu !

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