Porté par la grâce d’une écriture ciselée, un grand roman d’aventure en forme de conte moderne. Rare, puissant, hypnotique.
« Nous avions connu des siècles de grandeur, de fortune et de pouvoir. Des temps héroïques où nos usines produisaient à plein régime, et où nos richesses débordaient de nos maisons. Mais un jour, les vents tournèrent, emportant avec eux nos anciennes gloires. Une époque nouvelle commença. Sans rêve, sans désir. Nous ne vivions plus qu’à moitié, lorsque Bo entra, un matin d’hiver, dans la salle des machines. » Folle amoureuse de Bo, l’étranger, Hama est contrainte de fuir avec lui. Commence alors pour eux un fabuleux périple à travers des territoires inconnus. Leur amour survivre-t-il à cette épreuve . Parviendront-ils à trouver leur place dans ce monde ?
Ce que j’en pense :
J’ai reçu ce livre sans en avoir entendu parlé précédemment, c’était un peu une surprise et de fait je ne savais pas réellement à quoi m’attendre en le commençant. La résumé m’en apprenait un peu mais je restais tout de même dans un flou assez important, surtout que je n’avais pas lu de chroniques avant de le lire (enfin je ne crois pas m’en souvenir tout du moins). J’avais cependant eu de bons échos sur l’auteure et j’étais impatiente à l’idée de découvrir son écriture.
Nous arrivons dans un monde qui, par bien des aspects, a quelques ressemblances avec notre monde. Bizarrement on pourrait y voir un mélange entre le passé et la société industrielle et le futur. L’univers que nous présente Anne-Laure Bondoux est donc étonnamment familier mais aussi assez lointain, il s’agit d’un monde où les usines, les industries occupent une place centrale dans la société mais où le chômages semblent tout ravager. C’est un monde qui va assez mal et où le travail est devenu rare. Travailler est une véritable chance pour les populations alors elles s’impliquent corps et âmes la dedans. Le désir, l’amour, les rêves, les envies, tout cela est secondaire et n’a plus de vrai place dans cette société assez grise. C’est au sein de cela que vit et grandit Hama une jeune femme comme les autres, pourtant un évènement va venir changer les choses de manière irrémédiable : Bo. Bo est un étranger, il ne fait pas parti de leur communauté, pourtant Bo apporte de la nouveauté, de la fraicheur, du rêve. Voilà ce qu’il représente pour Hama qui en tombe amoureuse et décide de fuir à ses côtés quand cela devient nécessaire. Tout quitter pour lui, un acte d’amour sincère mais aussi un risque énorme… Nous plongeons tout simplement au coeur d’une histoire de vie : Celle de Bo et d’Hama qui avance dans ce monde où rien ne semble les attendre. Amour, peur, dureté du quotidien, voilà un récit qui mélange la fiction… et la réalité.
Hama et Bo sont deux personnages assez particuliers. J’ai bien aimé ce roman étonnant et addictif cependant ces deux personnages m’ont empêché de pleinement savourer l’histoire. Ce sont des personnes ordinaires et intéressantes mais qui ne m’ont pas fait ressentir beaucoup d'émotions. Il a manqué un petit quelque chose pour que je les aime et m’attache à eux, c’est difficile à expliquer mais je n’ai pas réussi à m’identifier à ces protagonistes et au rôle qu’ils avaient à jouer. Ils ne m’ont pas particulièrement étonné non plus d’ailleurs. En fait je les ai trouvé assez plats, assez conventionnels. Je n’arrivais pas à ressentir de véritables sentiments pour eux, et en plus de ça je les trouvais assez banals dans leur rôle de héros. Nous suivions tout simplement leur vie et eux mêmes suivaient le chemin qui semblait tracé pour eux depuis le premier jour. On a tout de même l’occasion de croiser différents autres protagonistes au cours de leur périple et je les ai trouvé beaucoup plus intéressants à vrai dire. Et heureusement !
L’histoire m’a elle beaucoup plu. Il ne faut pas s’attendre à un condensé d’action et d’intrigues car ce n’est pas le cas, ce n’est pas un récit à rebondissements du tout, pourtant je ne me suis pas ennuyée. C’est tout simplement la vie des personnages que nous suivons, leur destin, le chemin qu’ils suivent. L’écriture de l’auteure nous emporte vraiment dans un autre monde et j’ai trouvé très intéressant ce « mélange » entre passé et futur. J’avais vraiment le sentiment d’évoluer dans un monde que je connaissais, dont j’avais un aperçu mais qui n’était pas encore le notre. La narration permet de donner aussi un certain rythme à l’histoire, on alterne les points de vue et cela de manière assez originale. J’ai vraiment beaucoup apprécié la manière dont l’auteure avait choisi de nous raconter son récit. S’il s’agit presque d’une quête pour nos deux héros, et même si je n’ai pas réussi à réellement m’attacher à eux, leur histoire m’a toutefois touchée. Leur amour et la manière dont ils le vivent dans ce monde triste et morne est vraiment émouvante. J’ai adoré et cela a compensé mon manque d’attachement aux deux héros que nous suivons.
« Tant que nous sommes vivants » est donc un roman plaisant à lire. Entre amour, guerre, chômage et mort, on se laisse emporter. Même s’il a ses défauts et que je n’ai pas tout aimé comme je l’ai expliqué plus haut, je l’ai tout de même trouvé intéressant et original. De plus, l’écriture de l’auteure m’a vraiment plu. Je suis mitigée sur certains points mais bizarrement ça ne m'a pas empêché de voyager au sein de ce récit.
Je remercie Gallimard Jeunesse pour cette lecture.
Tant que nous sommes vivants de Anne-Laure Bondoux aux éditions Gallimard Jeunesse (25 Septembre 2014 - 298 pages).
J'ai bien aimé mais sans plus ! La dernière partie surtout ne m'a pas emballée ! Mais le tout est très poétique !
RépondreSupprimerVoilà on est relativement d'accord ^^
SupprimerJ'adore le titre de ce roman ! Et j'ai très envie de me laisser tenter maintenant :)
RépondreSupprimerJ'espère qu'il te plaira dans ce cas :)
SupprimerJ'ai craqué pour la couverture et grâce à de nombreux avis enthousiastes d'amis au salon du livre, avec ta chronique en plus j'ai hâte de découvrir ce livre ! :)
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